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Idéalis - la saga SF de l'auteur d'Eragon... qui aurait dû rester dans le fantastique

Dernière mise à jour : 24 janv. 2021

Je n'avais jamais lu de livre de Christopher Paolini, prodige de la littérature fantastique populaire, qui a écrit "Eragon" à 19 ans. Voici son premier essai dans la SF et l'on sent qu'il en a compris les codes et sait… les resservir sur un plateau en formica.


Idéalis - Christopher Paolini




Aucun cliché ne nous est épargné, des dizaines d'emprunts aux œuvres qui l'ont précédé en matière de SF, du A de Alien au Z du zéro des pires téléfilms intergalactiques avec grosses bébêtes moches.

Nous avons forcément de la cryogénisation, des extra-terrestres avec tentacules et autres horreurs méchantes, des planètes un peu partout et des bonds dans l'espace pour changer de décor plus rapidement et aller péter la tronche aux méchants (ou se prendre une rouste, ça dépend). Pour tout cela, l'écriture est juste bonne, longuette et vaguement expliquée sur un plan "scientifique". Les aventures ne manquent pas, nous ne sommes cependant pas transportés au septième cielpar les événements hormis une petite chose…

… sans rien dévoiler, ce qui pourrait rendre l'aventure passionnante est une bizarrerie de l'héroïne qui est censée être le nœud de l'histoire. Hélas, là aussi ça traine et attendre encore un ou deux tomes de 800 pages supplémentaires chacun ne me motive pas.

Les personnages avec lesquels nous restons la plupart du temps manquent de profondeur pour être suffisamment attachants. Quasiment pas de réflexions poussées ni de transports de nos esprits dans les merveilles de l'univers. Nous sommes installés dans ce livre comme si nous y avions toujours vécu (au début) pour finir totalement détachés (à la fin).

La quasi-totalité des scènes sont centrées sur l'héroïne. Aucun twist pour nous mettre l'eau à la bouche et nous tenir en haleine. Aucune anticipation du côté magique de la découverte d'autres civilisations.

L'auteur tente de nous allécher sur la toute fin en esquissant de nombreux développements possibles ouverts sur des civilisations nouvelles et des manières différentes d'appréhender la vie. Peut-être même du fantastique à venir ? Mais c'est trop tard, peur de ne rien trouver dans les suites annoncées (c'est le premier tome d'un "cycle").

L'écriture est linéaire, ce qui est surprenant. Les subdivisions en parties, chapitres, sous-chapitres et sous-sous-chapitres ne semblent avoir aucun sens. Je suppose que cela doit répondre aux besoins d'un public large et jeune. Le lexique final nous évoque des notions qui sont à peine vues dans ce tome. Seule la chronologie est intéressante.

Je me demande donc à qui s'adresse ce livre : un public jeunes adultes débutants en SF ? Ce n'est pas ce qu'indique l'auteur - qui a l'air au demeurant fort sympathique - dans sa postface.

Je sais à qui il ne s'adresse pas : toute personne expérimentée en SF, planet opera, qui risque de trouver cette histoire risible, malgré le sérieux de l'auteur à s'attacher aux notions scientifiques.

En résumé, pas vraiment envie de savoir ce qui va se passer, comme si les développements et révélations possibles ne pouvaient se traduire que par un gros et définitif "bof, c'était donc ça ?"

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