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Le rêve de fer de Spinrad et de Hitler tourne au cauchemar

J'ai choisi de lire une uchronie mais 99% des pages de ce livre consistent en un mauvais roman de pseudo SF prétendument écrit par un certain Adolf Hitler, ancien soldat de 14-18 ayant émigré aux USA où il exerça une activité artistique.

Analysons ce qu'il en est (je vous indique en fin de critique ce qu'il faut lire pour ajouter ce livre à sa "culture", car il le faut)


Ce roman dans le (faux) roman, lu comme tel, est pénible, répétitif, raciste, masculin et… mauvais. Vous avez vu le superbe film "Le Magnifique" dans lequel l'écrivain se délecte à tuer les méchants dans un roman populaire ? Le sang coule en rivières et les agonisants émettent un râle ridicule. Là c'est pire et on ne rit pas.

Le nationalisme galopant est risible et il y a peu d'idées intéressantes, hormis le fait que ça se passe après une guerre atomique et qu'une partie de l'humanité a muté. Il y a une variété supérieure, les "dominants" qui a la faculté d'emprise sur les esprits des humains. Mais ils sont vus par les humains "génétiquement purs" comme des ennemis à détruire (peut-être à bon escient, si l'on pense que les dominants sont de méchants communistes, mais le doute est possible, ce sont peut-être les juifs).

Spinrad réussit la prouesse de se mettre "dans la peau de" mais il reprend tous les ingrédients de l'histoire de l'ascension réelle de Hitler en les caricaturant. Je pense que si Hitler avait écrit de la SF, il n'aurait pas obtenu le prix Hugo avec ce torchon.

Il aurait peut-être mis plus de finesse et d'intelligence dans son roman, mais je n'ai pas lu "mein kampf", la question est à poser aux spécialistes de l'homme et aux psys en tous genres.

Car si Hitler a été un aussi grand idiot que le héros du roman, comment a-t-il fait pour dégager une telle aura manipulatrice et rassemblant une telle population autour de lui ?

Seules les pages "à propos de l'auteur" et la postface relèvent de l'uchronie (le roman en lui-même n'en étant qu'une fausse). Norman Spinrad y indique le contexte politique du monde des années 50 n'ayant donc pas connu la deuxième guerre mondiale mais dominé par les méchants communistes. Il se prête à l'exercice de l'analyse du roman. C'est lui-même qui indique qu'il est mauvais et qui répète à l'envi que c'est un roman "phallique", "homophile" et - c'est moi qui le dis - sans grand intérêt.

Le rôle d'uchroniste de Spinrad n'est pas rempli. La postface qui nous révèle tout est trop faible et n'indique rien sur les autres romans (qui sont présentés comme meilleurs) de ce fameux Hitler. Dommage qu'il ne nous ait révélé que le plus mauvais.

Donc, sur les conseils de l'auteur, j'arrête la lecture à la page 206, en ayant sauté à la postface. Vous pouvez en lire beaucoup moins, pas de problème : "à propose de l'auteur", quelques pages du roman, puis la postface.

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