Becky Chambers - L'espace d'un an
Le titre français me plaît beaucoup.
Il s'agit presque d'un huis-clos au sein d'un vaisseau spatial peuplé de différentes créatures qui s'entendent très bien - trop bien - malgré leurs origines variées au sein de l'univers. Il y a quelques méchants ou juste quelques perturbés du bulbe, mais rien de puissant pour l'intrigue. Certains appellent cela un roman "feel good" que j'ai tendance à interpréter par "mièvre". Ce n'est fort heureusement pas le cas.
C'est au passage un traité très soft d'exobiologie et les caractères et coutumes de toutes les races sont parfaitement explorées. L'humain reste celui qui y occupe les rôles principaux bien que l'humanité soit un peu à la traine. C'est donc une bizarrerie de ce livre, un point de vue non-humain aurait été fort bienvenu !
Il n'y a pas vraiment d'aventures, c'est plutôt un road-movie avec de belles rencontres, quelques vagues incursions dans le politique (on ne comprend d'ailleurs pas bien quelles sont les forces en présence et leurs poids respectifs au sein de l'Union Galactique, mais ce n'est pas le propos de l'histoire).
Les personnages et leurs relations sont bien analysés et décrits. Il y a des moments d'émerveillement et de belles découvertes, notamment avec une IA. Le côté technique n'est pas creusé, nous sommes pourtant à bord d'un tunnelier qui perce des trous… de ver dans l'espace. Là aussi, je n'ai pas bien compris… la technologie mais j'ai bien senti que cela n'aurait aucun impact sur ma compréhension globale - ce qui est assez dommage, somme toute. Les autres technos sont assez obscures pour nous et souvent interopérables entres les différentes races.
Sur un plan strictement "humain" ou "individus", il n'y a finalement pas tant de problèmes que ça de "vivre ensemble", qu'ils soient culturels ou d'ordre pratique, ce qui est fort étonnant.
Les "extra-terrestres" apportent le plus sur un plan inattendu : ils chambrent les humains sur leur manies, leur caractère borné, et la race humaine dans son ensemble apparaît comme étant une rescapée in extremis qui n'aurait jamais dû figurer dans l'Union Galactique, étant donné que la Terre est en piteux état, qu'il y a deux types d'humains : les martiens et la diaspora.
Et on se demande une dernière fois comment l'histoire peut être centrée sur les humains. Il aurait été bien plus clivant - et intéressant - d'avoir un capitaine de vaisseau non humain !
Il n'en demeure pas moins que ce livre se lit très bien et apporte son lot de nouveautés dans la SF. Vu les critiques des deux suites - qui n'en sont pas vraiment - je vais m'arrêter là.
Comments