Quel livre étonnant que celui-ci ! 40 ans et quasiment pas une ride. Le thème choisi est intemporel : le voyage dans l'espace en vue de la colonisation d'une autre planète située à plusieurs dizaines d'années-lumière.
Tau Zero de Poul Anderson
Ce n'est pas la proche banlieue du Soleil et le vaisseau bénéficie d'un système de propulsion lui permettant d'atteindre une vitesse relativiste (donc la plus proche possible de celle de la lumière). Il lui faut, pour assurer sa propulsion, puiser dans l'espace l'hydrogène nécessaire à son alimentation. En effet, plus on approche de la fameuse vitesse limite, plus la masse du vaisseau augmente et plus il lui faut de carburant pour lui donner une accélération. Impossible de tout embarquer au départ, le besoin croît de manière exponentielle à mesure que la vitesse augmente. Mais comme il va plus vite, il "ratisse" plus d'espace à chaque seconde, ce qui lui permet d'engranger plus de carburant. CQFD !
Si à ce niveau d'explications vous trouvez cela pénible, alors autant abandonner la lecture. Car ce livre est de la Hard SF et quasiment toutes les hypothèses sont réalistes.
C'est donc un bonheur de lecture, partagé entre la thématique du voyage et de l'accélération, du temps qui subit un décalage "vu du vaisseau" et "vu de la Terre" et la vie à bord.
Ils sont 50, la moitié de femmes et la moitié d'hommes, censés pouvoir créer une nouvelle humanité à l'arrivée. Bien évidemment tout ne va pas se dérouler comme prévu et d'innombrables aventures vont parsemer le voyage. Les rapports humains sont captivants et interrogent beaucoup de facettes de nos personnalités avec un grand réalisme.
Un formidable huis-clos qui m'a permis de réaliser que l'homme pourrait atteindre un jour une étoile proche, une lointaine, l'autre bout de la galaxie, voire plus.
Le tout durant sa propre existence, puisque plus on accélère, plus on parcourt d'espace en un temps très court (le maximum étant pour le photon qui ne "voit" pas le temps passer ; j'y reviendrai dans un article spécifique).
Vers l'infini, et au-delà !
A noter que le texte d'explications scientifiques final de Roland Lehoucq est passionnant.
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